30763 - Une impression de déjà vu
N. Lygeros
Dans le cadre de l’évolution des comportements stratégiques de la campagne des présidentielles, nous voyons des schémas qui conduisent à une impression de déjà vu. Nous avons ainsi des primaires d’une part cohérentes et d’autre part éclatées. Nous avons une reconnaissance unique et une absence. Nous observons l’existence de frondeurs qui sont finalement plus puissants qu’un parti officiel. Nous percevons des déplacements initialement vers le centre mais comme rien ne bouge de manière claire, nous aboutissons à un effet rétroactif vers les bords qui se renforcent au point de prendre de la consistance concurrentielle. Nous voyons l’apparition d’un scandale au bon moment alors qu’il était gardé sous le coude pendant un long moment afin qu’il ait un impact maximal sur l’électorat de la cible. Nous avons un contre-pouvoir qui se moque éperdument du pouvoir au point qu’il finit par devenir un véritable candidat, à savoir capable de remettre en cause une hiérarchie établie. Pendant que nous admirons le spectacle du phénix qui tente de renaître de ses cendres alors qu’il a mis lui-même le feu aux poudres. Tout cela est bien orchestré dans une époque qui est caractérisée comme décadente par de nombreux analystes trop heureux de pouvoir cracher franchement sur les tombes d’un système qui ne voit pas de lumière au bout du tunnel car il a oublié que c’est lui qui l’a percé pour la première fois. Aussi dans cette société du spectacle comment ne pas applaudir les producteurs qui ont transformé une élection sans aucun intérêt pour la plupart des Français, en un spectacle de rue à l’échelle nationale, pour leur faire oublier que pendant ce temps l’image de la France, en termes de puissance, disparaît peu à peu grâce à ce spectacle tragi-comique, en attendant un mot d’ordre : la France est morte, vive la France !