30148 - Le changement de phase africain
N. Lygeros
Après la réintégration du Maroc dans l’Union africaine, l’Afrique s’apprête à un changement de phase car l’activation de cette nouvelle donnée dans le réseau africain va permettre la création de nouvelles substructures traversantes, car le Maroc ne peut pas se contenter d’une vision locale du territoire. Il considère qu’il est nécessaire de déployer de nouvelles formes de synergies qui concernent l’Afrique de manière holistique. Cette façon de voir les choses est un plus par rapport à une vision multilocale où chacun tente seulement de contrôler un ensemble relativement petit d’états satellites sans volonté de concrétiser un réseau dont les arêtes dépassent l’espace clos du voisinage. Cela signifie, en d’autres termes, que la notion même de voisinage va changer. Ceci permettra aussi de dépasser les rapports de force qui se basent uniquement sur l’idée d’une temporalité locale. Aussi les oppositions géographiques vont s’enrichir d’une vision qui se base sur l’idée de relation internationale et plus seulement de voisinage. Car les rencontres de la délégation marocaine avec celles des autres pays qui touchent l’océan Indien ne sont que le début du processus d’enrichissement du réseau africain et ne constituent pas une finalité en soi. C’est dans ce sens que nous devons nous préparer à un changement de phase africain.