28838 - La vision africaine du Maroc
N. Lygeros
Le Maroc a une véritable vision africaine. Il ne se contente pas de rester confiné dans sa situation géographique locale. Il ne reste donc pas immobile face à l’océan Atlantique et la Mer Méditerranée, entre la Mauritanie et l’Algérie. Le Maroc conscient de son rôle dans l’évolution de l’Afrique n’est donc plus uniquement et seulement un pays du Maghreb mais un état africain à part entière. Aussi il affiche sa volonté dynamique de rejoindre l’Union Africaine. Il s’agit donc d’un changement de phase qui comporte plusieurs étapes. Car pour le Maroc, il n’y a pas que l’entrée, qui compte mais l’activité au sein de l’Union afin, que celle-ci représente clairement les intérêts stratégiques du continent africain. D’ailleurs, l’horizon de celui-ci ne se restreint pas à l’Afrique elle-même puisqu’il est nécessaire de mettre en place des échanges avec l’Europe, l’Asie et l’Amérique. Cette vision a la capacité de voir l’Afrique comme une île et pas seulement un continent. Or une île se définit par son espace maritime. Pour l’Afrique il s’agit essentiellement de deux océans Atlantique et Indien, et de deux mers Méditerranée et Rouge. Ces moyens de communication doivent être utilisés, de manière efficace et robuste. Ainsi les compétences marocaines dans le domaine maritime et portuaire peuvent s’appliquer à d’autres pays africains. Ce transport de structure, qui représente un investissement visionnaire, est une carte à jouer qui permet de mettre en place une véritable entraide africaine. Pour le Maroc, nous voyons une vision panafricaine et non pas une position locale. Il ne se place donc dans un cadre bilatéral avec ses voisins mais bien dans le multilatéral africain. C’est aussi un pas dans le sens d’un réseau topologique qui ne se réduit pas à la notion de voisinage et ne reste pas dépendant de la notion de distance. C’est un point de vue plus mature qui aide l’ensemble de l’Afrique et pas seulement certains états. C’est en ce sens que cette ouverture constitue une position plus robuste et ce, même du point de vue de l’Humanité, et de sa représentation formelle aux Nations Unies.