28181 - Sur l’absence de représentativité du Polisario – Déclaration aux Nations Unies, New York, 05/10/2016
N. Lygeros
Un des problèmes fondamentaux dans la résolution du conflit du Sahara, c’est l’absence de représentativité du Polisario. Car elle ne permet pas de mettre en place un processus d’échanges constructifs. Alors que le 7 Octobre, nous aurons à nouveau une confirmation que des élections libres vont avoir lieu dans les Provinces du Sud où tous les Sahraouis pourront s’exprimer sans rien craindre, le Polisario ne veut pas indiquer sa masse en termes de membres, pas plus que d’effectuer un recensement de la population dans les camps de Tindouf. Ainsi sur le plan local, il se cache derrière l’absence de chiffres concrets.
Cela n’a rien de surprenant car il manque effectivement de ressources humaines d’une part, en raison de son dogmatisme et d’autre part, de son incapacité à intégrer des jeunes à sa cause. Sous une forme sclérosée, il continue à clamer les droits d’une entité qu’il ne contrôle même pas. De plus, à la mort de son leader, sous couvert d’une élection avec un seul candidat, il a pour ainsi dire nommé à sa tête un individu radical et belliqueux, sans véritable processus démocratique, tout en sachant que celui-ci n’a toujours pas répondu aux accusations de tortionnaire et de violeur qui l’ont obligé à quitter l’Espagne pour ne pas tomber sous le coup de la justice de ce pays. Aussi même cette forme de représentativité n’est pas acceptable pour tous ceux qui défendent les Droits de l’Homme.
Cette évolution négative du comportement global du Polisario a des conséquences diverses sur le statu de la Rasd qui apparaît de plus en plus comme une entité creuse dépourvue de tout pouvoir. Ceci est d’autant plus vrai que de nombreux pays qui l’avaient reconnue dans un contexte idéologique, se sont peu à peu rendu compte du vide qu’elle représente, et ont retiré leur reconnaissance. Ainsi le piège, fallacieux de celle-ci, se referme sur celle même.
Car il est tout simplement impossible de demander à des Etats une reconnaissance alors qu’il s’agit pour ainsi dire d’une structure inexistante sur le plan international. Et pour couronner le tout, alors que les Nations Unies s’efforcent de trouver une solution juste, viable, tangible, crédible et diplomatique, nous voyons que le Polisario s’enferme dans une politique totalitaire qui ne sied aucunement à notre temps, tant elle est extrême et inhumaine pour les habitants de camps de Tindouf.
L’absence de représentativité du Polisario a désormais des répercussions sur l’Union africaine. En effet celle-ci avait en son sein des pays qui avaient reconnu le Rasd dans un cadre fortement idéologique mais sans rapport avec la véritable nature du problème. Aussi avec l’évolution de la politique sur le plan mondial, certains pays d’Afrique ont naturellement suivi le chemin de la dé-reconnaissance. Ce revirement de position qui était initialement considéré comme une correction d’une erreur diplomatique, s’est transformé en événement historique qui représente un retournement stratégique et finalement un échec diplomatique pour le Polisario.
Cette situation montre clairement que les pays africains ne sont plus convaincus de la valeur de cette structure. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Motion des 28 Etats africains a été envoyée à la Présidence de l’Union africaine. Cet ensemble d’Etats africains voué à s’agrandir réalise de manière efficace qu’un changement de phase est nécessaire d’une part par le retour du Maroc dans l’Union africaine et d’autre part avec la suspension de la Rasd afin d’avoir une stratégie compatible avec la vision des Nations Unies qui recherche une résolution du conflit sans aucun caractère guerrier.
Ainsi la non représentativité du Polisario et sa dé-reconnaissance des pays africains, montre la voie à suivre pour affranchir cette population de l’emprise du Polisario et des influences extrêmes. Cela montre enfin qu’il ne s’agit pas d’un processus de décolonisation mais bien de libération d’une population qui veut un avenir dépourvu de tout crime inhumain comme les tortures et les viols dont est accusé le chef du Polisario.