16556 - Echiquier mental
N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras
L’ennemi n’était pas la mort.
La mort n’était que le début.
C’était plus une donnée.
La question était la suite et cela demandait une préparation.
Les disciples étaient devant les échiquiers.
Ils pensaient qu’ils allaient jouer aux échecs.
Ils étaient tous du même côté.
Chacun avait son échiquier.
Ils estimaient que l’objectif était de gagner le Maître.
Au début, ils rirent ensemble.
Mais le Maître ne leur dit rien.
Il joua le premier coup sur chaque échiquier.
C’est ainsi que commença la première leçon de résistance avec le Temps.
Chaque fois qu’il terminait une partie il mettait le disciple à réinstaller les pièces et pions.
Ce processus prit fin quand perdit le dernier disciple.
Répétition mentale.
Les disciples comprirent que l’objectif était autre.
Cela n’avait pas d’importance pour le Maître s’ils perdaient, mais comment et à quel moment.
Il fallait qu’ils résistent autant que possible.
Le but n’était pas la victoire.
Car ils ne jouaient pas aux échecs.
Ils jouaient sur les échiquiers.
Donc ce n’était pas un combat mais juste une préparation.
Le Maître ne jouait jamais avec ses disciples.
Il leur indiquait des stratégies.
Il leur apprenait l’endurance.
Pour combattre avec à l’heure du besoin.
Quand ils le comprirent les disciples commencèrent à jouer différemment et il leur enseigna d’autres systèmes.
Pour qu’ils soient en mesure de faire face au système quand il essaierait de les éliminer par la manipulation.
Lorsqu’ils faisaient un mouvement ensuite ils regardaient si le Maître souriait et si c’était le cas ils savaient qu’ils avaient réussi un acte.
Peu à peu avec la vitesse du Temps il les mit à jouer sur d’autres échiquiers plus complexes avec des structures et des règles tandis que les mouvements des pièces et des pions ne changeaient pas.
De cette façon, ils découvrirent les arts martiaux mentaux qui leur permettraient de résister et surmonter avec lui les instruments de la barbarie.