16554 - Chaînes temporelles

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Son univers était différent.
Polycyclicité.
Le sujet n’était pas seulement la thermodynamique.
Ce n’était pas l’entropie non plus.
Mais son schéma mental de l’irréversibilité.
Les anomalies avaient un rapport.
Ce n’était pas une suite.
Plutôt un mix stratégique.
Les noeuds se nouaient sur la diachronie
pour produire des supercordes.
Il n’y avait plus le linéaire.
Il repéra les tresses.
Les chaînes temporelles.
Elles n’étaient pas indépendantes.
Cela aurait été ridicule parce qu’il n’y avait pas d’individualité dans cet univers.
Elles n’étaient pas dépendantes.
Libres assiégés.
La fin ne justifie pas les moyens.
Les Saints les rendaient sacrés.
Car l’oeuvre crée l’être.
Et l’oeuvre ne s’arrêtait pas.
Elle progressait sans relâche.
L’ouverture du temps voulait de nombreux morts.
Et ils étaient tous généreux.
Sans soutane ou juste une.
Jamais deux.
Sans propriété.
Pour l’oeuvre le problème est double.
Découvertes et révélations.
Enseignements et Prophéties.
Passé et Avenir.
Tous ensemble holistiquement.
Ensemble sans distinction.
Mais toujours diachroniquement.
Les maillons étaient libres parce que c’étaient les chaînes temporelles.
Dans cet univers, le temps n’était pas linéaire, il avait des ramifications et certains avaient eu à choisir en sachant que le choix est un coût.
Ainsi ils imaginèrent la notion de sacrifice.
Ils n’étaient jamais futiles.
Il constitua une combinaison.
Car les manoeuvres ne suffisaient pas.
Changement de phase.
Nouveau choc mental.
Voyage immobile.
À travers les livres.
Puissance de calcul.
Révolution du réseau.
Les autres cerveaux étaient connectés.
Et leur œuvre était la pensée.
La pensée de l’Humanité.