10485 - Jérusalem et la Troisième Croisade

N. Lygeros

Tous les retards pris au cours de la Troisième Croisade, fournirent l’occasion à Saladin de renforcer les fortifications de la Ville Sainte. Ainsi même si Jérusalem était le centre des revendications de cette croisade, elle ne fut pas le lieu des combats. De plus le retrait de Philippe Auguste, pressé de revenir en France d’une part pour sa santé et d’autre part pour mettre la main sur une partie de l’héritage après la mort de Philippe de Flandre devant Acre, laissa Richard Cœur de Lion seul à la tête des Croisés mais aussi dans de grandes difficultés tactiques. En effet Saladin qui craignait sa descente en Égypte, se pressa d’ordonner le démantèlement d’Ascalon, de Césarée et de Jaffa. Ainsi Richard ne pouvait s’accrocher sur un endroit fixe, stable et robuste. Aussi même si le Roi d’Angleterre après avoir stationné quinze jours à Betenoble, emprunta les défilés qui conduisaient à Jérusalem, il s’arrêta à Montjoie, à deux lieux de la Ville Sainte et sonna la retraite. Il est possible de voir dans cette retraite une explication multiple qui tient compte du retrait du Duc de Bourgogne et de son contingent pour ne pas laisser au Roi d’Angleterre la gloire de la reconquête, des conseils des Chrétiens d’Orient qui craignaient l’enlisement du conflit dans un siège dont l’issue était incertaine et aussi de l’arrivée proche d’une nouvelle armée d’Égypte. De toutes les façons, un fait est certain, la ville de Jérusalem ne fut pas libérée par la Troisième Croisade, ce point est ailleurs à rapprocher aussi avec le fait que la Sainte Croix, objectif initial, semble totalement oubliée comme un point secondaire après l’ensemble des sièges, combats et négociations multiples.