10471 - Le contexte géopolitique de la Troisième Croisade

N. Lygeros

Grâce aux croisades précédentes, la ville sacrée de Jérusalem avait été libérée. Cependant en 1188, elle est reprise par les troupes de Saladin. Il ne s’agit pas seulement d’un point religieux mais aussi géostratégique. Jérusalem est un point de contact critique entre l’Europe et l’Afrique dans le Moyen-Orient de l’Asie. Ainsi son contrôle est tout à fait primordial si nous l’analysons dans un cadre topostratégique. L’élément religieux n’est pas le substrat même si cela semble clair pour tous. Il s’agit de religions de pouvoir, elles ne peuvent donc pas jouer leur rôle sans un contexte géostratégique même si cela semble quelque peu surprenant dans un premier temps. Le but de la Troisième Croisade est on ne peut plus clair. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les plus grands monarques de l’époque jurèrent de reprendre la croix. Henri II, Richard Cœur de Lion, Philippe Auguste et Frédéric Barberousse se retrouvent tous dans cette même stratégie. Ils effectuent d’ailleurs un mix stratégique pour mettre en place leur plan. C’est dans ce champ cognitif qu’il faut interpréter la coalition entre le Roi de France et le Roi d’Angleterre. Par contre la décision de partir ensemble correspond à un critère de logistique très important au niveau de la sécurité mais aussi au niveau de l’économie. Cette solution était a priori plus robuste que celle que constituerait un simple rendez-vous en Terre Sainte. Cependant les choses n’allèrent pas aussi simplement en raison de problèmes d’ordre tactique mais il est clair que dans son ensemble cette stratégie fut efficace malgré tous les obstacles à surmonter.