Oreste et Electre

Ν. Λυγερός

tragédie humaine en douze épisodes
Mise en scène Nikos Lygeros
Compagnie Caméléon
Personnages
Le Coryphée
Oreste
Pylade
Electre
Chrysothémis
Pédagogue

Traduction : Nikos Lygeros
Musique : Jean-Sébastien Sereni
Costumes : Laure-Elisa Gros
Décor : Antoine Riche
Assistant Décor : Etienne Gaudrain
Son et Lumière : Jean-Sébastien Sereni
Assistant Son et Lumière : Florent Jouve
Collaboration artistique : Anne-Marie Bras
Collaboration musicale : Antoine Riche
Collaboration technique : Groupe Spécial de Recherche

Le mythe d’Oreste et Electre émerge de l’histoire comme une quintessence de la réalité arrachée par la pensée. C’est un retour conscient à l’origine, un hommage au génie de l’aède. Débarrassé de ses éléments achéens et des aliénations politiques, ce mythe enrichi par nos connaissances actuelles éclaire le monde mycénien d’une lumière plus pesante, fidèle à son origine solaire. C’est cette nostalgie de la lumière qui retrouve la source de la grécité.
Cependant le texte ne se contente pas d’une approche diachronique dans le sens usuel, il aborde le temps de manière polychronique afin de mettre en évidence toutes ses dimensions dans ce lieu confiné que représente la Grèce. Car Oreste et Electre, bien que mythe mycénien par nature, induit un polytope grec. C’est le lieu d’existence d’entités génériques : la porte, la tombe et le palais qui suggèrent chacun le savoir, l’espoir et le pouvoir où évoluent les protagonistes en tissant la toile du temps. Ces derniers sont considérés d’une part comme un amalgame d’intelligence, de passion et de compassion, et d’autre part comme des singularités qui par leur caractère extrême mettent en évidence un espace mental plus complexe qui prouve ontologiquement une superstructure humaine.
Tel un dimanche nuageux, une lamentation contre l’occupation de la terre et la collaboration des faibles, Oreste et Electre se transforme d’abord en un requiem de la mémoire, puis se métamorphose enfin en un péan de la résistance à l’oppresseur. Et à travers l’acte créateur et rebelle, le thème majeur de la mort est traité dans toute sa dimension polytonique pour aboutir à une réflexion sur la nature humaine dans le dilemme existentiel de la tragédie.
Enfin Oreste et Electre tente d’illustrer une réalité créée par une omniscience non omnipotente et une lutte de l’intelligence pour saisir cette réalité qu’elle ne peut maîtriser sans souffrir. C’est une sorte de transcription des choix de l’humanisme audacieux que représente l’intelligence prométhéenne.

Nikos Lygeros

Critique de l’œuvre

J’ai admiré dans l’ouvrage de l’auteur l’alliance de l’érudition humaniste (l’Orestie d’Eschyle, l’Antigone et l’Oedipe Roi de Sophocle, l’Oreste d’Euripide) et de la philosophie déterministe de l’homme de science. J’ai aimé particulièrement son amour pour la terre de ses ancêtres, et son lyrisme, manifeste à travers tant d’images poétiques et de sentiments contrastés. Visiblement, l’auteur pense et s’exprime en Grec, avec les quatre antinomies de l’être et du paraître, de l’être et du devenir, de l’être et de l’avoir, de l’être et du non-être. Vrai Grec, il sait ce qu’est la raison et quelles en sont les limites, et qu’il y a un au-delà des mots, des idées et des choses, et que l’impression de liberté n’est qu’une illusion.

Paul Faure (Professeur de grec ancien, spécialiste de mycénien)

 

Ορέστης και Ηλέκτρα
ανθρώπινη τραγωδία σε δώδεκα πράξεις

Νίκος Λυγερός