31279 - Le désert de grisaille

N. Lygeros
Traduit du Grec par A.-M. Bras

Après quelques minutes de vol apparut le désert de grisaille
au-dessus de Vienne puis le ciel resplendit à nouveau.
La lumière était bleue comme une page.
Et plus l’obscurité deviendrait noire
plus le bleu serait intense.
Les nuages ressemblaient à des vagues qui subissaient
une attaque latérale de la lumière.
Le changement de cycle était arrivé avec le goût du photon.
Puis on entendit la musique de l’orchestre
comme s’ils étaient dans la fameuse salle.
Et le désert disparut sous l’horizon
comme si les grains de sable étaient tombés dans une clepsydre.
Le bleu du photon brilla comme un éclair d’intelligence
au-dessus de la lagune suspendue.
La vue de l’autre hublot s’était transformée en tableau
d’un peintre qui écoutait Mozart pour retrouver
la luminosité même dans le Requiem.
Ils pensèrent que l’étape suivante était un saut
et qu’ils vivaient la marche vers le haut
de l’évolution de l’Humanité
car ils savaient quelle terreur provoquait la barbarie.
Vienne avait changé les données d’une curieuse façon
et l’étrange naquit.
C’est ainsi qu’ils mordirent le ciel.