5756 - Mémoire d’un génocidé

Ν. Lygeros

Nous écoutions cette musique silencieuse
sans nous rendre compte nullement
qu’il s’agissait de la mémoire d’un génocidé.

Il ne nous restait rien d’autre de lui
comme si cela avait été son testament
non pas de ses richesses mais de sa pauvreté.

Toute sa pensée s’était consacrée
au futur et à ses entrelacs
pour mieux toucher notre époque.

Il savait déjà qu’il ne resterait rien
de ce temps assassiné par la barbarie
exceptée son humanité cachée.

Aussi il tenta de transcrire par tous les moyens
cette collection humaine de sa civilisation
mais aussi les derniers souvenirs enfuis.

La terre de l’ocre rouge avait grâce à lui,
transcendé sa condition humaine
pour vivre au-delà de la mort des victimes.