5894 - Les chaises et la fresque

N. Lygeros

Les chaises des poètes étaient vides
comme si elles attendaient les enfants
qui auraient dû s’arracher de la fresque
où ils avaient été peints, avec leurs mères.
Seulement personne n’osait bouger
comme s’ils attendaient tous ensemble
la décision du peintre ou du temps
pour se libérer de leurs couleurs.
Aussi lorsque nous nous approchâmes
de ces parasols de la mémoire
et nous nous assîmes pour boire
nous commandâmes de l’absinthe.